Step one : vendre une maison.

Quand tu vis dans le sud, tu entends toujours à quel point tu as de la chance. Tout ce soleil, cette chaleur, la mer, les cigales, le rosé, l'apéro et la pétanque.

En gros tu vis dans un film de Pagnol. Té !

D'ailleurs c'est bien connu dans ce sud là personne ne travaille ni n'est jamais malade. Non on passe d'un bord de mer miroitant à une terrasse de café avec mauresque. Histoire de patienter le temps que le barbecue soit prêt à chanter.

Sauf que. La chaleur quand tu hésites à traverser le jardin sans sac de survie pour cause de canicule récurrente, que les cigales et les frelons ont la taille d'un épi de maïs et que tu n'as pas vu la mer depuis les années 80 pour cause de touristes envahissants comment dire ?

Et puis un jour, au hasard de rencontres, d'amitié, de vadrouilles, tu tombes en amour d'une autre région. Toi la fille qui ne jurait que par la bonne mère et les panisses (oui soyons fous utilisons les clichés les plus éculés sans honte ni retenue).

Donc avant que Marius ait fini son picon bière tu mets ta maison en vente.

Et là j'aime autant te dire que tu vas bien rire. Jaune le plus souvent.

Entre ceux qui trouvaient dommage que la cuisine ne soit pas à la place de la chambre (en même temps dormir sur la plaque de cuisson c'est moyen confortable), ceux qui ne comprenaient pas l'interêt de la climatisation (peuchère t'es pas d'ici toi), ceux qui n'aimaient pas les poignées de porte (on leur dit que ça se change ?) etc...

Vraiment vendre une maison c'est épuisant.

Donc logiquement une fois vendu, tu te dis que le pire est passé. Après tout le banquier en frétille dans son fauteuil de voir tomber ces petits euros sur les comptes, tu dis adieu pour un moment aux contraintes (tondre la pelouse, vider le garage, faire des cartons, les allers retour sans fin à la déchetterie etc).

Oh naïve que tu es. Peuchère.

Acheter une maison. Ça c'est une mission.

Votre mission si vous l'acceptez si vous survivez...